
Alors que le numérique a rendu le temps « liquide », signifiant que notre vie semble souvent nous filer entre les doigts parce que l’outil utilisé ne donne pas le temps de fixer des savoirs, l’historien François-Enest estime, dans une tribune « Empire Report », qu’une autre évolution du numérique est possible, qui prenne en compte l’identité de ses usagers pour leur donner les moyens de se sentir vivre.
Que se passe-t-il dans nos machines ?
Cette question était celle des ingénieurs, elle est désormais celle de chacun d’entre nous. Partout, des algorithmes et du calcul viennent outiller nos façons de vivre avec une double recherche: l’accélération et la fluidité. Pour le dire en termes quotidiens, le GPS optimise votre parcours, la saisie automatique vous suggère des mots, etc. L’ensemble de l’appareil technologique est tendu vers cette fluidité spatio-temporelle. Mais qui pourrait croire que cela ne déteint pas sur nos vies ?
Justement, la fluidité s’est aussi emparée du temps social. Et voilà que notre présent devient lui-même « liquide ».
Liquide, cela signifie que notre vie semble souvent nous filer entre les doigts parce que l’outil utilisé ne donne pas le temps de fixer des savoirs, des expériences, donc des identités. En somme, le GPS donne le chemin autant qu’il peut désapprendre la ville, la saisie automatique donne le mot autant qu’elle peut désapprendre l’orthographe. Alors le tribut à payer à l’efficacité devient trop grand. Et cette liquidité du présent fait exploser le sentiment d’incompréhension dans la société. « Quel est le sens de mon travail ? », « pourquoi suis-je toujours invisible ». C’est cela, la désorientation. L’impression d’habiter un monde illisible, dysfonctionnel parce que tellement fonctionnel. Clairement, on ne peut plus faire comme si l’algorithme qui calcule à commencer par la place de votre enfant dans une université via des parcours ne jouait pas un rôle réel dans cette désorientation du présent liquide qui rend difficile de savoir qui l’on est.
Et cela a des conséquences. En même temps que l’on vit l’accélération remonte son inverse: une demande de repères, de retours, de temps long. Le siècle passé a cru que l’interdépendance des économies était garante de la fin de l'ère messer. Ce fut vrai, mais la pelote se détricote. En vingt ans, des trillions de milliards de frontières sont apparus.
FIN DE LA TRANSMISSION
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